L'essence du NOt cool

L'essence du NOt cool
TRÈS CHÈRES UGGS

Comme on dit : il n’y a que les c*** qui ne changent pas d’avis ! C’est ainsi qu’on pourrait résumer l’histoire d’amour entre les UGGs et le monde la mode. Cela fait maintenant près de 20 ans que cette relation connait des (très) hauts et des (très) bas… mais malgré avoir été délaissées de très nombreuses fois, les UGGs sont toujours là pour nous. Permettez-moi de leur adresser la lettre d’excuses qu’elles méritent.

Par Leah Barrier

Je rougie en écrivant ces mots. J’ai même un peu honte de te l’avouer comme ça. Je me suis très souvent promis de t’oublier. A la fin de plusieurs hivers, alors qu’on était très proches (certains disaient même « inséparables », on me demandait parfois si je n’avais pas d’autres paires de chaussures) je te regardais du coin de l’œil, et je me promettais de me débarrasser de toi dès l’arrivée des beaux jours. 


Tu ne te doutais rien. Tu te reposais tranquillement dans un coin de ma chambre, après une longue journée à gambader ensemble, et tu n’avais aucune idée de la trahison qui se tramait contre toi.

Toi, toujours fidèle et chaleureuse, toujours là pour moi, malgré ta mine un peu défraichie (faut dire que je ne te préservais pas de grand-chose ; ton daim en avait vu de toutes les couleurs ; sans mauvais jeu de mots, tu savais qu’avec moi, il fallait avoir le cuir épais).

. Alors qu’il arrivait à mes gants ou mon bonnet de me faire faux bond – de me laisser me geler les oreilles ou le bout des doigts quand le thermostat avoisinait les 0, tu n’as jamais abandonné aucun de mes 10 orteils (même les plus petits, les plus insignifiants, ceux qui ne servent tellement à rien qu’une légende urbaine prédit leur disparition prochaine). 


Et moi pendant ce temps, je me répétais qu’il fallait que je passe à autre chose. Que j’étais trop bien pour toi, trop mûre, trop sophistiquée. Et que tu n’avais plus ta place dans ma garde-robe. Mais j’avais tort ! Aujourd’hui je le sais : tu mérites d’être traitée avec plus d’égard.

Je dois être honnête avec toi. Je ne t’ai pas toujours appréciée à ta juste valeur. Et je pense ne pas être la seule. On a été nombreux à avoir un petit pincement au cœur te voyant en compagnie de Cher sur ta dernière campagne de pub, ou aux pieds de Kaia Gerber, dans ton nouveau look Ultra Mini, pour l’accompagner à ses séances de pilate. 

Et je ne préfère même pas évoquer la culpabilité que j’ai ressentie quand je t’ai vue défiler sur le podium de Molly Goddard (en mule verte extra-platformée). Permets-moi de te féliciter pour cette très belle fashion-crédibilité que tu es en train d’acquérir. Certains disent même que tu es devenue « iconique ».

Alors voilà, je suis DÉSOLÉE. Vraiment, vraiment désolée.

Heureusement pour moi, tu n’es ni rancunière ni susceptible, malgré toutes les fois où je t’ai tourné le dos. Tu restes loyale et dévouée, alors pour ça, merci du fond du cœur. Et aujourd’hui, je veux que tu reviennes dans ma vie.