L'intemporel

L'intemporel

L’intemporel (sac) Birkin

La sortie du « Birkin 3-en-1 » est pour bientôt… L’occasion de faire un point sur ce modèle iconique d’Hermès ! Un cabas dont les années n’altèrent pas la popularité, bien au contraire.

Par Ophelie Francq

Dire que l’existence du « Birkin », un des sacs de luxe les plus recherchés au monde, tient à la rencontre fortuite de deux individus dans un avion. En 1984, lors d’un vol Paris-Londres, la célèbre Jane Birkin, renverse son sac à main. Elle se plaint alors à son voisin. Comment trouver un cabas à la fois élégant et adapté à ses besoins de jeune maman ? Heureux hasard, son voisin n’est autre que Jean-Louis Dumas, le gérant d’Hermès (1978 – 2006). Le génie lui dessine aussitôt LE fourre-tout auquel il donnera son nom. Avec sa forme rectangulaire, son rabat qui permet de le fermer, son intérieur compartimenté et ses deux anses rigides, ce sac est parfait pour un usage quotidien !

Une histoire que Catherine B, grande collectionneuse de sacs Chanel et Hermès, tient à préciser : « Lors de ce vol, Jane Birkin a exprimé le désir d’avoir un sac plus pratique comme celui de Serge Gainsbourg à l’époque : le Hermès “Haut à Courroies” 60 cm; un modèle très large. La maison Hermès a alors simplement réduit ce sac pour créer le « Birkin ». Au tout premier modèle, ils ont d’ailleurs ajouté une bandoulière pour le rendre plus malléable !  » 

La collectionneuse est d’ailleurs l’heureuse propriétaire de ce Birkin originel depuis 2000. «  Ce sac a d’abord été vendu par Jane Birkin elle-même en 1995. La chanteuse a versé la recette à l’association Aides qui lutte contre le sida. » Après avoir été exposé au Muséum of Modern Art à New-York, le Birkin originel se trouve actuellement à Londres au Victoria and Albert Museum.

Depuis, les versions s’accumulent sans jamais se démoder. Le cabas est disponible dans une dizaine de couleurs, 5 tailles et une variante de matières, du cuir lisse au daim, en passant par le crocodile, le velours, l’autruche…. Dès cet hiver, la maison Hermès devrait présenter son dernier modèle : “le Birkin 3-en-1” ! Trompe-l’œil polyvalent, il s’agit d’un sac spacieux comprenant une pochette en toile qui peut être retirée et portée seule.

Si le “3-en-1” devrait être vendu 12 700 euros, un sac « Birkin” coûte approximativement à l’achat 7000 euros. Une somme élevée car il s’agit d’un véritable objet d’art. Chaque cabas est fabriqué par un unique artisan du début à la fin, à qui il faudra entre 18 et 25 heures de travail. 

Un artiste formé pendant plusieurs années par la maison Hermès et qui, à la fin de sa réalisation, signe systématiquement le sac ( en le façonnant avec une sorte de poinçon !). Et en principe, chaque pièce est conçue dans des maroquineries, toutes installées en France depuis la création de la première, il y a 182 ans rue Basse-du-Rempart, à Paris.

Une œuvre d’art dont la valeur ne fait qu’augmenter avec le temps. Une étude de 2017 a révélé que le prix de ces sacs avait augmenté de 500% au cours des 35 dernières années, soit une augmentation de 14% par an. Logique puisque les “Birkin” sont rares. Un nombre limité est produit chaque année et pour l’obtenir il faut être prêt à patienter car la liste d’attente est longue !

Cette volonté de préserver l’exclusivité du sac a créé un marché de la revente florissant. Le 1er décembre, c’est à l’Hôtel Drouot à Paris qu’une vente Hermès a eu lieu; organisée par la maison d’enchères Gros & Delettrez, un des leader du marché en France sur les ventes de “Birkin”. Les estimations de départ pour ces sacs varient entre 6000 et 22 000 euros selon les modèles. Antoine Saulnier, leur commissaire priseur, explique : «  Le « Birkin » est un un sac mondialement connu et souvent très bien conservé par ses propriétaires. Donc il s’agit d’un produit très sûr. Les profils d’acheteurs varient : du collectionneurs à la grand-mère qui souhaite se faire un cadeau. Et de toutes les nationalités ! » De plus en plus nombreux en circulation dans le monde, Antoine Saulnier note que :  “ S’il y a 20 ans, la tendance était aux grands formats, désormais ce sont les plus petits “Birkin » qui ont la côte.”

Le Saint Graal ?  « L’Himalaya Niloticus Crocodile Diamond Birkin 30”,  vendu 380.000 dollars en 2017 par un acheteur anonyme à Hong Kong lors d‘une vente organisée par la maison Christie’s. Une pièce en peau de crocodile, doté de matériaux en or blanc 18 carats, de plus de 200 diamants. Seuls un ou deux sacs sont produits chaque année. Et l’année dernière, c’est Nabilla qui en a obtenu un !

Si le « Birkin » reste tendance, personne n’oublie son cousin le « Kelly », peut être plus porté en soirée et moins pour voyager. Un modèle vu dernièrement sur les influenceuses  Leia Sfeiz ou Camille Charrière…